Les Papotages de Nana - Maternité

Mon séjour à la maternité (Part. 1)

Hello tout le monde,

Franchement, je ne pensais pas faire ce genre d’article un jour: Entre le récit un peu trop intime et le côté voyeur de certaines lectrices qui viennent chercher du détail gore, de l’hémoglobine et des boyaux, ça me gênait. Et puis, je me suis souvenu que j’avais adoré lire les anecdotes des filles qui étaient passées par là avant moi, alors aujourd’hui, je me lance. Je me dis que ça peut intéresser certaines futures mamans angoissées devant l’inconnu, rassurer celles qui ont peur de la douleur et ajouter un retour d’expérience aux mille et un accouchements qui existent en ce monde.

Je ne ferai pas un récit détaillé de comment ça s’est passé (je tiens à mon intimité) mais j’ai envie de vous faire partager cette tranche de vie, ce moment incroyable et totalement imprévisible et surtout j’ai envie de vous dire : n’ayez pas peur, vous allez faire la plus belle rencontre de votre vie ! (pardon par avance pour la piètre qualité des photos mais ce jour-là, je n’avais pas mon staff pour être au top et faire du bokeh sur chaque cliché)

Les Papotages de Nana - Maternité

Tout a commencé dans la nuit du vendredi au samedi 28/29 janvier, vers minuit. J’ai rompu la poche des eaux en plein sommeil, alors que j’avais décidé de me coucher tôt, pour une fois. Ni une ni 2, je me lève, je saute dans la douche (c’est ce qu’il faut faire parait-il mais je ne sais toujours pas pourquoi) et demande à mon mec de réunir mes affaires car il va falloir aller à la maternité rapidement. J’ai toujours entendu dire qu’on avait un délai de 2 heures pour s’y rendre en cas de rupture. A ce moment-là, je suis persuadée que j’aurais mon bébé dans les bras quelques heures plus tard, après un travail rapide et sans douleur puisque je suis une warrior (dans ma tête : perte des eaux = début du travail. Et comme j’ai énormément de contractions non douloureuses depuis des semaines, je suis convaincue de passer à travers de la douleur) (note au Moi d’il y a 2 mois : pauvre fille naïve).

Arrivée à la maternité, on me confirme la rupture de la poche (merci, je suis trempée, je m’en suis rendue compte sans l’examen qui va bien). On me dit qu’on va me garder et que si le travail ne se déclenche pas spontanément, on me déclenchera chimiquement dans 48 heures maximum. Et si rien ne se passe au-delà, ça sera césarienne obligatoire (merci le discours flippant dès ton arrivée quand tu crois benoitement être là pour à peine quelques heures). En attendant, j’aurais droit à des antibiotiques toutes les 12 heures pour éviter les infections. Youpiiii !

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Ensuite, on m’installe en chambre et on me demande ce que je prendrai au petit déjeuner le lendemain. Toujours aussi naïve, je m’attends presque à choisir sur la carte du room service : pancakes, café fraichement torréfié avec un nuage de lait, granola, fruits frais etc…. En fait, pas du tout, on me propose juste « thé ou café ». Pour le reste, c’est surprise (je précise que je ne suis jamais allée à l’hôpital de ma vie, même comme visiteur donc je ne savais absolument pas à quoi m’attendre).

Le lendemain, réveil à 6 heures en fanfare, le petit déjeuner arrive avec l’infirmière aux gros godillots et la lumière du néon qui t’attaque la rétine direct, sans prévenir. Ce fameux petit déjeuner sera le premier d’une longue série : du pain de cantine décongelé, un carré de beurre et un café flotteux avec un sucre (le truc qui ressemble à de la confiture à côté du beurre, j’ai pas osé toucher). Ahem ! Bonjour la déprime…

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S’en suivent de longues heures où je suis invitée à aller marcher dans le parc pour déclencher les vraies contractions efficaces. Sauf qu’étant trempée dès que je bouge, j’ai moyennement envie de me balader un 28 janvier dans le parc gelé, le pantalon mouillé, même s’il fait super beau. Les balades sont entrecoupées de repas dégueu à heures fixes, me rappelant qu’il ne se passe toujours rien… Je commence à déprimer le dimanche 29 janvier, au petit matin : j’ai mal dormi, réveillée toutes les heures par les petits cris des bébés dans les chambres alentours (oh des mamans délivrées… et moi toujours pas). Je fonds littéralement en larmes quand je me rends compte que l’infirmière m’a oubliée dans sa tournée des petits déjeuners, et que personne ne reviendra dans ma chambre avant plusieurs heures (mon mec n’étant pas autorisé à rester avec moi la nuit).

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Le premier qui fait une réflexion sur min tee-shirt, je le bannis d’ici – Je suppose que le repas n’inspire aucun commentaire ^^

Vers 10 heures, on me dit de monter « au 3ème » (nom de code de l’étage où les choses sérieuses se passent = espoir). On m’ausculte… toujours rien, ni contractions, ni dilatation… On finit par me déclencher et on me promet un travail rapide à partir de maintenant. Mais, comme je ne fais jamais rien comme tout le monde et bien je ne vois rien venir. Il est 17 heures passées, je suis là depuis plus de 40 heures. Les balades se poursuivent (toujours trempée alors je remonte régulièrement prendre une douche, manger, me changer…). Vers 17h30, ma dernière balade de la journée s’achève et je remonte péniblement alors que je sens quelques contractions différentes des précédentes mais toujours pas « douloureuses » (disons qu’elles sont supportables bien que régulières et rapprochées, toutes les 4 minutes).

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Photo non contractuelle de la meuf qui va encore beaucoup trop bien pour sourire 😛

A partir de là, tout va s’enchainer très vite : Une petite séance de ballon dans la chambre et voilà que les fameuses contractions efficaces ET douloureuses apparaissent. Du moins, je l’espère parce que je commence à avoir mal et je n’ai pas vraiment de répit, les contractions me prennent en étau toutes les 3 minutes, puis 2 puis 1. Toute la journée, la sage femme a refusé de me contrôler le col (pour des raisons de risque d’infection mais ça, je ne le saurai que le lendemain). A 18 heures, j’insiste pour être à nouveau examinée… là j’en suis sûre, c’est la bonne. On me confirme que je suis éligible à la péridurale, le travail a commencé (sans déconner !). Enfin une bonne nouvelle. A cette annonce, j’en pleurerai de joie tellement je commence à douiller. Il me faut bien 45 minutes pour parcourir les 50 mètres qui me séparent de l’ascenseur et du 3ème étage où je serai enfin délivrée. Pour gérer la douleur, je m’imagine sur une plage en bikini, ultra bonnasse après avoir récupéré mon poids d’avant grossesse, caressée par la chaleur du soleil, en train de manger des chouchous (bah quoi… c’est pour gérer la douleur, on n’a pas dit qu’il fallait être réaliste).

Là-haut, l’anesthésiste m’attend, elle est morte de rire en voyant ma tête bien moins sereine que le matin. Il est 20h30, la soirée est calme, elle a tout son temps pour moi et m’explique tout ce qu’elle fait posément. La péridurale installée, je retrouve ma tête normale et mon mec se décrispe. Franchement, les filles, ne psychotez pas sur cette étape, ce n’est rien du tout. Ca fait exactement la même sensation que l’aiguille de l’anesthésie chez le dentiste : un léger picotement et une sensation de liquide frais qui se répand dans la zone. Une seconde plus tard, plus rien et la « péri » agit en quelques minutes, à peine. Bonheur et sérénité, magie des progrès de la science !

Nouvel examen du col vers 21 heures. Je suis à 7/8. Déjà??? Tout l’art du « il ne se passe rien pendant 42 heures » et d’un coup je passe de 0 à 7 en moins de 2 heures…

A ce moment-là, comme j’ai retrouvé mes esprits, je me rends compte que je n’ai pas mangé depuis midi et que je meurs de faim. On m’interdit d’avaler quoique ce soit jusqu’à la délivrance car on ne sait jamais ce qui se peut se passer et il faut que j’ai le ventre vide, en cas d’intervention chirurgicale en urgence. Autant vous dire que c’est là que je me suis mise à angoisser et pas pour les raisons que vous croyez…. Et si le travail était trop long, et si je tombais dans les pommes à cause de la F.A.I.M…. On m’autorise une gorgée d’eau pour tromper mon estomac. Je manque de vomir. Ok, je n’ai plus envie de manger. Vous avez gagné, les gars !

Mon mec est là, à côté de moi, un peu désemparé -un peu inquiet- à ne pas trop savoir quoi faire. Il met de la musique pour passer le temps et me détendre. Pendant les 3 heures qui suivent (et qui m’ont paru durer quelques secondes), on parle, on rigole, on prend des selfies débiles. A 23 heures, on me dit que la pépette est là, prête à sortir. Mais, on me dit qu’on va attendre encore un peu histoire qu’elle arrive tranquillement. Non, non, non, je veux qu’on en finisse MAINTENANT !

On s’installe alors pour le moment fatidique. Et à 00h38, après quelques poussées maladroites et aidée par le médecin, on me pose un petit cucul violacé sur le ventre. Ca ne dure que quelques instants car mademoiselle n’a pas apprécié la traversée, elle a bu la tasse et se trouve un peu jetlaguée. On l’emmène très rapidement à côté pour lui faire les premiers soins. Mon mec la suit de près, il n’est pas question qu’il la lâche d’une semelle cette petite fille, toute neuve.

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Pendant ce temps, on s’occupe de moi. On m’explique ce qui vient de se passer. Puis, on me la ramène quelques minutes plus tard et là, on nous laisse apprécier notre nouvelle condition de jeunes parents avec cette petite chose fraichement posée sur moi, qui ouvre des yeux immenses sur ce monde qu’elle découvre. Son regard me transperce, d’une force rare. Elle me passe au scan pour savoir qui je suis, je ne peux rien lui cacher, je suis vulnérable à ce moment précis. Elle est ce que j’ai vu de plus joli au monde. C’est un sentiment absolument incroyable, bien qu’éphémère. A cet instant, on oublie tout : le temps interminable, la douleur, l’intervention du médecin, la faim (dans mon cas)…. Plus rien ne compte, qu’Elle !

Ce temps, je le passe à la regarder, à la humer de façon primaire comme un mammifère (ah cette odeur unique et addictive, un mélange de liquide amniotique, de brioche chaude, aaaah la peau de bébé… si seulement je pouvais reproduire cette odeur dans un parfum pour la garder toujours sur moi). Et puis, l’instant magique se dissipe peu à peu : on doit retourner en chambre. La petite est déposée à la pouponnière pour quelques heures, le temps que je me repose un peu et réalise ce qui vient de se passer. Une fois, dans ma chambre, mon premier réflexe avant de dormir est de manger (sorry, but not sorry: je suis au bord de l’inanition et il va me falloir des forces pour elle). Je m’endors sans m’en rendre compte, le nez dans mes pattes au beurre, froides et suis réveillée quelques heures plus tard par le gazouillement d’un landau qui contient ma progéniture et annonce le début de cette nouvelle vie à 3.

Je n’aurais jamais cru que ce petit être d’un peu plus de 3 kilos et 47 centimètres bouleverserait autant ma vie et ma perception des choses. C’est le plus grand des bonheurs que je souhaite à tout le monde de pouvoir vivre un jour.

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Sans transition, ce billet est déjà assez long comme ça alors je vais m’arrêter là pour aujourd’hui. Demain, je vous raconte de manière plus pratico-pratique mon séjour à la maternité, je vous donnerai quelques petites astuces, des conseils etc. Mine de rien, on passe un petit moment à l’hôpital et un peu de confort, ça n’a jamais fait de mal à personne. Alors, stay tuned…..

12 réponses à “Mon séjour à la maternité (Part. 1)”

  1. Et bien quelle aventure! Mais comme tu le dis, ça vaut vraiment le coup!
    Allez plus que quelques jours pour moi j’espère avant d’être délivréeeee, libéréeeee!!!

  2. poum dit :

    larme à l’œil <3 <3 <3

  3. Marie dit :

    Mais même après plusieurs jour à l’hôpital tu es CANON… une vrai pub pour les femmes enceintes!!

    • JOhanna dit :

      Mwarf l’autre…. merci la retouche. Et en plus j’ai sélectionné celles qui étaient « montrables ».
      Je t’ai fait grâce de celle avec la charlotte et la blouse d’hôpital, l’oeil hagard et cie…. 😛

  4. Fanny dit :

    « La petite est déposée à la pouponnière pour quelques heures, le temps que je me repose un peu » bon là clairement tu m’as envoyé du rêve ! Et sinon j’ai kiffé lire ce récit, ce ne sont pas les articles les plus faciles à faire, mais c’est tellement chouette à lire ! Plein de bises à ta mini

    • JOhanna dit :

      Ahah ! Ils ne t’ont pas donné cette possibilité toi? Nous, c’était indispensable parce que j’étais vraiment au bout du bout.
      Et oui, tu as raison : pas facile à écrire mais j’me dis que ça restera pour elle plus tard, si ça l’intéresse de savoir comment elle est née et combien elle était attendue 🙂
      Bises à toi aussi et à ton ptimec <3

  5. Fifi dit :

    Et bien ! ça y’est j’ai le CR de ma nana 🙂
    Quelle aventure, je suis vraiment heureuse pour toi.
    Il faut qu’on se recroise bientôt ! A l’ancienne, enfin pas tout à fait comme avant 🙂
    Des bisous

  6. ANNE MONTECER dit :

    Oh, je crois que je reconnais ma maternité 😉
    Ça doit effectivement être très bizarre de squatter sa chambre alors qu’on n’est pas encore délivrée ! J’imagine aisément le stress que tu as du ressentir… D’autant plus que le chéri ne peut pas rester ! Autant après l’accouchement, ça peut encore se comprendre, mais AVANT, c’est un peu nul de le faire rentrer à la maison et te laisser gérer l’attente seule… En tout cas tu sembles avoir eu un très bel accouchement !!
    La pouponnière qui prend ton bébé la première nuit c’est vraiment top par contre. Pour Martin, j’avais regretté de ne pas l’avoir gardé avec moi la première nuit (il était né à 17h) et du coup j’ai voulu gardé Basile (né à la même heure). Quelle idée ! A 2h du matin j’ai craqué, j’étais épuisée et j’ai réclamé qu’on me le prenne, je voulais dormiiiiiiir 😀

    • JOhanna dit :

      C’était un bel accouchement parce que j’ai décidé de ne garder que les beaux souvenirs. Honnêtement (et plutôt objectivement), je pourrai très bien en parler comme un calvaire. Mais, je ne souviens que du positif, c’est dingue !
      Et franchement, je ne regrette pas du tout d’avoir laissé ma fille à la pouponnière, quelques heures après sa naissance, j’étais incapable de m’en occuper, mes yeux se fermaient tous seuls. Ca aurait été un désastre pour la suite du séjour si je n’avais pas pu récupérer quelques heures.
      Après, chaque expérience est différente 😉

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