Hello la compagnie,
Est-ce que ça vous dit que je vous emmène faire un tour à Lille, aujourd’hui? Je me dis que ça fait du bien de sortir du train train parisien de temps à autre. Le mois dernier, c’était Londres et aujourd’hui, c’est le pays Ch’ti.
A vrai dire, j’étais là-bas il y a un moment mais je n’avais pas eu l’occasion de vous en parler plus tôt et comme c’était une échappée flash éclair, je n’étais même pas sûre d’en faire un article ici, faute de matière. Et puis, finalement, même si je n’ai pas un city guide entier à vous proposer sur cette jolie ville, j’ai quand même une adresse à vous proposer si vous êtes de passage là-bas ou si vous y habitez.
Il s’agit du restaurant de Florent Ladeyn (ex Top Chef) : Bloempot. En flamand, ça veut dire pot de fleurs. Mais quand on arrive sur place, on entre plutôt dans un vieux hangar qui a du être un garage autrefois. Le lieu a été transformé en salle de restaurant tamisée avec vue sur la cuisine mais conserve les vestiges brutalistes du passé. Poutres en métal, bois et briquettes rouges, pas de doute, on arrive dans l’établissement d’un mâle au tempérament bien trempé.
Le menu est présenté sur des petits cahiers façon écoliers. La proposition est intelligente: On choisit un nombre de plats, en fonction de sa faim. Les plats changent régulièrement, en fonction des saisons, du marché, des envies du chef. Et ne vous y trompez pas, ici, on mange local, on mange flamand. Le menu se décline en accord mets/ vins ou mets/ bières pour être totalement dans le thème.
On a choisi le menu 5 plats, pour un « faim » moyenne avec une accord vins pour moi et un accord bières pour Mister LPDN. Pour patienter, on nous apporte du pain au levain juste toasté et du beurre travaillé avec de la bière. Difficile de résister à ce combo gagnant mi doux, mi amer, légèrement acidulé et bien enveloppant.
Le premier plat est un navet enrobé d’une panure hyper croustillante, accompagné d’une feuille de capucine. C’est surprenant, on s’attendrait à un genre de nugget un peu pouf pouf et en fait on a un goût très végétal, très évanescent du navet réveillé par la feuille de capucine. Belle entrée en matière.
Vient ensuite, la Saint Jacques ébouillantée par un dashi et son petit nid de potiron cru cachant un jaune d’oeuf prêt à couler pour donner de la consistance au bouillon. Là encore, la surprise est totale, on casse les codes. La Saint Jacques et le potiron sont cuits par le dashi. Le jaune mêlé au bouillon donne une sensation crémeuse, onctueuse, très agréable. Petit regret, le bouillon est arrivé un peu tiède et n’a pas parfaitement réchauffé ma noix de St Jacques.
Troisième plat: le lapin à la moutarde, sans moutarde. Le lapin est confit, la viande est fondante, elle se délite sous la langue, sans même y planter les crocs, presque régressif. Quant à la moutarde, elle est présente avec la fleur et la feuille de la plante qui viennent apporter du piquant à ce plat. Pas mal du tout.
Pour calmer le jeu avant le dessert, arrive la betterave. Elle est servie crue, avec de la crème double, des cerises en pickles et quelques râpures de foie de génisse séché. Ce plat nous est présenté comme entracte avant de passer au fromage et au dessert. C’est supposé laver les papilles de toutes les saveurs précédentes. C’est vrai que ça fonctionne très bien mais personnellement, j’ai eu beaucoup de mal avec ce plat bien trop acide pour mes pauvres papilles qui ont pris du 220 volts en 2 bouchées.
Heureusement, la suite est beaucoup plus tendre et vient calmer le feu de cette betterave sulfureuse. Il s’agit d’un plat signature du chef, aussi régressif que foodporn: la pomme de terre recouverte de crème de maroilles et bacon croustillant. Forcément, ça marche, on partage, on en redemande, on se dit que la vie est douce avec un truc aussi rond dans la bouche.
Et on finit le repas avec non pas un mais 2 desserts: le premier ressemble à un genre de champignon atomique. C’est une pavlova à l’allure bien sympathique. Sous la meringue au miel craquante se cache une granité de coing et de la faisselle juste sucrée ce qu’il faut. C’est frais, c’est suave avec le miel, c’est parfait pour terminer le repas sur une note de légèreté.
Mais dans le Nord, on est généreux alors pas question de finir le repas si facilement. Le chef nous propose la tarte aux noix et à la bière. Une vraie merveille bien calorique, pour garder le corps au chaud et l’esprit heureux.
Les accords mets/ bières sont plus réussis que les accords mets/ vins. Même moi qui ne suis pas amatrice de houblon, je dois reconnaitre que les choix du chef s’accordent d’avantage avec cette boisson typiquement locale.
En conclusion, j’avais très envie de tester ce restaurant pour avoir totalement craqué sur les réalisations du Chef pendant l’émission qui l’a révélé. Nous avons attendu que le buzz retombe un peu après la fin du jeu. Et nous sommes allez à Lille exprès pour goûter la cuisine de Florent Ladeyn. Le jour où nous avons déjeuné chez Bloempot, le chef était absent et nous avons du déplorer quelques erreurs d’exécution dans les plats mais aussi quelques associations un peu trop extravagantes pour nous. Globalement, je dirais que c’est un chouette lieu à découvrir une fois si vous êtes dans le coin. Le midi, pour un déjeuner original (même professionnel), c’est un bon compromis parce que la formule à 25€ est tout à fait raisonnable, vu la qualité des produits et l’ambiance chaleureuse.
Maintenant, vu le tapage qu’on a fait autour du jeune chef, je m’attendais à un peu mieux. Mais, c’est toujours un peu comme ça quand on espère trop après quelque chose, non? Je vous laisse vous faire votre opinion. Moi, je n’ai pas détesté mais je suis loin d’avoir adoré à cause de l’irrégularité des plats proposés.
A vous les studios 😉
Infos pratiques:
22 rue des Bouchers
59800 Lille
J’ai beaucoup aimé ma première visite! J’ai eu du mal à trouver un seconde date, on s’est reporté chez Steven ramon au Rouge barre. On a aimé la première fois, beaucoup moins la deuxième.
Il faut donc toujours un second avis ^^
Je suis secrètement amoureuse de Steven mais chuuuuut 😉
Hâte d’avoir ton second avis alors.