Premier article de la rentrée. Je tente un truc qui sort un peu des clous, pour une fois.
J’ai cogité tout l’été pour vous écrire cet article parce qu’il ne vante les mérites d’aucun produit que j’aurais testé.
Il ne parle d’aucun bon plan mais plutôt d’une prise de conscience et de mes états d’âme du moment.
Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas parlé à cœur ouvert comme ça. J’espère que ça vous plaira 😉
Le contexte: Déjà, il faut que vous sachiez qu’au début de l’été, j’ai expérimenté la médecine esthétique (j’y reviendrai dans un ou plusieurs articles dédis, ça fait partie des sujets importants, à mon sens). Le premier rendez-vous chez ce médecin a eu sur moi l’effet d’un électrochoc. Cette femme que je venais voir pour X problème, a remis en question toute ma routine beauté et mes convictions sur la façon d’entretenir sa peau. Là aussi, j’y reviendrai car il y a beaucoup à dire.
Une fois la grosse claque digérée, elle a fait sa prestation et je suis rentrée chez moi avec une consigne ABSOLUE et IMPÉRATIVE : ZERO MAKE UP pendant 1 MOIS. Alors, celle-là, je ne m’y attendais pas et j’ai mis quelques minutes à comprendre ce qui m’arrivait.
Je ne suis jamais sortie sans make-up depuis que j’ai quelque chose comme 15 ou 16 ans. A l’époque, c’était juste un peu de rouge à lèvres et d’anticernes mais j’avais quand même mon masque de protection pour affronter le monde extérieur. Avec l’âge, même si je ne suis pas de celles qui passent 45 minutes dans la salle de bains, j’ai toujours une petite trousse de toilettes sur moi avec le minimum vital : anticernes, baume à lèvres, blush et crayon à sourcils quand j’arrive en fin de micro-pigmentation.
Là, on parlait d’un mois complet sans rien mettre sur ma peau, rien de rien… que de la crème avec un fort indice de protection UV, pour éviter les rayons néfastes du soleil de la Côte d’Azur. Sachant que je partais en vacances quelques jours plus tard, j’ai relevé le défi, un peu contrainte. Le plus difficile a été la semaine à Paris, avant le départ.
J’avais encore quelques obligations professionnelles. J’aurais pu transgresser les règles mais j’ai fait le choix de respecter les consignes. Et je crois que de sauter dans le grand bain immédiatement, sans attendre d’être en vacances loin de tous, était la meilleure solution. Soyons honnêtes, rester chez soi en pyjama, sans maquillage, tout le monde l’a déjà fait, ce n’est pas exceptionnel. Mais sortir à H24 d’une prestation de médecine esthétique – aussi minime soit-elle – et retourner au bureau honorer ses rendez-vous, demande un peu de courage.
Les premiers jours : Sur le moment, en quittant mon appartement, en direction du bureau, j’avais la sensation d’avoir oublié quelque chose : ma culotte? mes clés? mon portefeuille? mes lunettes de soleil? Un truc vraiment gênant si on sort sans, en quelque sort. Pourtant, sur le trajet, personne n’a eu l’air de me dévisager (rapport à la culotte). Et une fois arrivée au bureau, personne ne m’a fait la moindre remarque à propos de mon teint. Même mes rendez-vous se sont bien passés, sans aucun regard de compassion pour la pauvre chose sans make-up, que j’étais…
Le lendemain, j’ai réitéré : quelques rendez-vous pros, des sorties dans des magasins, un café avec une copine, RAS. Dans les yeux de ma fille, toujours RAS.
A la fin de la semaine, je commençais presque à me sentir à l’aise avec cette nouvelle routine qui prenait 1 minute le matin : eau thermale, eau florale, crème de jour indice 50. Et voilààà Chéri, je suis prête à partir? Hein quoi déjà?
Les vacances: Evidemment, elles se sont très bien passées. C’est facile de sortir sans maquillage quand on n’est pas dans son environnement. On ne connait personne, on n’a de compte à rendre à personne, on ne reverra jamais les gens, on passe son temps dans l’eau à barboter alors le make-up… à quoi bon…. Sans compter qu’on a toujours meilleure mine avec une jolie luminosité. Bref, c’était facile. Et je n’ai absolument pas vu passer ces 3 semaines.
Le retour à Paris : J’appréhendais d’avantage le retour car même avec un léger hâle et les tâches de rousseur toutes de sortie, on ne peut pas dire que j’ai beaucoup pris le soleil cet été. Je n’ai pas ce teint doré qu’on arbore fièrement au retour des vacances. Forcément, entre l’indice 50 et l’interdiction absolue de m’exposer directement, je suis restée vissée sous mon chapeau et mon parasol tout du long. Il ne faut pas s’étonner après……
Du coup, en rentrant à Paris, j’avais peur de reprendre les vieilles habitudes : me dire que j’ai l’air moins fatiguée avec un anticernes, le blush me donne bonne mine, le mascara ouvre le regard…… C’est comme ça qu’on se rend esclave de quelque chose qui devrait être/ rester un plaisir.
Je ne voulais pas replonger. Donc, je me suis un peu forcée au départ, en me disant que c’était dommage de tout arrêter alors que j’avais tenu déjà un mois complet. Et à vrai dire, ça a été bien plus simple que je ne l’aurais imaginé. En réalité, j’en suis arrivée au point où le fait d’étaler quelque chose sur ma peau, autre que ma crème de jour, n’est pas naturel. Je sens le poids du produit sur mon visage. J’ai une sensation de matière qui m’est assez inconfortable. Et les rares fois où j’ai tenté de mettre juste un peu de mascara ou un fard à paupières légèrement pailleté pour illuminer le regard, j’ai eu l’impression d’être maquillée de manière outrancière. Le retour du miroir m’a tellement déplu que je me suis démaquillée immédiatement.
Conclusion : Ce qui était au départ un véritable exercice de style est devenu une vraie révélation pour moi.
Il faut dire que j’avais déjà un rapport au maquillage assez sain (je crois). J’aime ce qui sublime la beauté naturelle, tout en transparence, pour améliorer discrètement, sans en faire trop, se ressembler mais en mieux.
N’empêche que, même en mettant très peu de make-up au quotidien, j’avais quand même absorbé ce code sociétal qui veut que sans maquillage, on ne se sent pas bien. Finalement, on en arrive à se maquiller machinalement comme on enfilerait un vêtement. On ne va pas sortir tout nu dans la rue, voyons ?! Et bien, c’est pareil pour le make-up. C’est presque devenu une armure, un masque derrière lequel on se cache. Mais, on cache quoi au fait?
Au début de l’expérience, je me suis sentie assez mal (et pourtant, je suis plutôt bien dans mes pompes, habituellement): Moins confiante en moi, à regarder mes pieds dans la rue, à choisir un trottoir moins fréquenté, à mettre mes lunettes de vue même quand je n’en ai pas besoin pour me réfugier derrière ce palliatif, me donner du courage. Je n’assumais pas du tout de sortir sans mon précieux maquillage.
Puis, au fil des jours, c’est devenu plus naturel. J’ai fini par oublier que je ne portais rien sur le visage. Et aujourd’hui, le regard que je porte sur moi dans le miroir a complètement changé. Certes, j’ai des cernes, des petites imperfections, des cils blonds invisibles et des sourcils mités mais quand je me regarde, je me vois telle que je suis. Et j’arrive même à me faire quelques compliments : oh tiens, j’ai le regard reposé ce matin, la pupille brillante, mes lèvres sont charnues et bien rosées naturellement…… Franchement, c’est cool de voir ses qualités au lieu de focaliser sur ses défauts et d’en faire des montagnes alors que personne d’autre ne les voit.
Franchement, en termes de confiance en soi, d’introspection, cette expérience est géniale. Aujourd’hui, j’en suis à 2 mois sans maquillage et je n’envisage pas les mois à venir autrement. Je ne dis pas que pour une occasion spéciale, je ne céderais pas à un joli rouge à lèvres vif et un trait de liner bien dessiné mais pour le quotidien, j’ai envie d’être dans la simplicité et me rappeler qui je suis. Je n’ai pas besoin de maquillage pour être bien dans ma peau. Le maquillage ne me définit pas. Je ne suis pas mon liner ! Je ne suis pas mon mascara ! Et je ne suis surtout esclave de personne et de rien.
Attention, si vous vous dites qu’en arrêtant le maquillage pendant un mois, vous aurez un meilleur grain de peau, un teint plus frais et radieux ou je ne sais quel autre miracle, c’est faux…. Pour ma part, je n’ai vu aucun effet bénéfique sur la qualité de ma peau ou l’aspect plus lumineux de mon teint. Peut-être quelques boutons en moins, en période prémenstruelle et encore. Après, on est toutes différentes donc je ne saurais vous dire ce qu’il adviendra pour vous. Mais, si jamais, il ne se passe rien en termes de « visuel », au moins, vous ne serez pas déçue.
Quoiqu’il en soi, je vous conseille de tenter l’expérience au moins une fois. C’est vraiment enrichissant. Et si vous le faites, j’aimerais bien avoir vos retours.
Par exemple, dernièrement, j’en discutais avec Alina qui a vécu un peu la même expérience cet été. Allez lire son article, elle ne l’a pas fait dans le même contexte ni pour les mêmes raisons mais c’est intéressant d’avoir d’autres témoignages sur le sujet.
Il y a aussi l’article d’Anne que je vous recommande. Elle aussi a vécu une expérience complètement différente.
Bref, j’attends vos retours et j’espère que ce sujet vous aura plu.
Très bel article Johanna et tu es sublime au naturel ! Il m’est arrivé plusieurs fois cet été d’aller travailler sans maquillage (sans mascara surtout) et ça ne m’était jamais arrivé. Mais j’étais bronzée, je ne sais pas si j’y arriverai cet hiver. En tout cas j’ai aimé l’expérience, c’est fou ce sentiment de liberté que l’on ressent… Et le gain de temps aussi ! Car franchement, je considère le maquillage comme une corvée et une perte de temps, je ne le fais jamais par plaisir.
Je serais curieuse d’en savoir plus sur la médecin esthétique et notamment si tu as fait des injections (c’est un sujet qui m’intéresse pour de nombreuses raisons mais je n’ai jamais essayé). Bref, j’aimerais avoir ton retour d’expérience.
Merci ma belle. Ravie que cet article te plaise.
Pour moi, le maquillage doit s’envisager comme le fait de mettre une belle robe pour sortir: un truc un peu exceptionnel, qui change de tous les jours.
Je ne veux plus être contrainte à porter un uniforme sur le visage alors que pour les vêtements, je ne m’oblige jamais à rien.
Et pour les injections, je prépare l’article très vite. J’essaierai d’être le plus complet possible.
Bises