Salut tout le monde,
J’espère que vous allez bien et que vous avez passé un bel été.
De mon côté, c’était un peu étrange et je suis mitigée sur ce qu’il y a à retenir de ces derniers mois.
Du coup, difficile de revenir toute guillerette et faire comme si de rien avec un article sur la rentrée des classes ou le dernier resto que j’ai testé, sans vous expliquer un peu mon absence par ici et ce qui s’est passé dans ma vie dernièrement.
Je vous raconte #3615mavie !
Tout d’abord, par ordre chronologique, j’ai eu 40 ans, le 8 juillet dernier. Ouch !
J’étais enceinte jusqu’au yeux (41ème semaine bonjour) et un peu déprimée de ne pas avoir suffisamment la pêche pour fêter ça dignement. On s’était dit qu’on ferait une fête de dingo en aout quand on serait dans le sud. L’occasion de coupler mes 40 piges avec les 70 ans de mon papa, lui aussi natif du mois de juillet.
Une semaine plus tard, le 13 juillet très exactement, je donnais naissance au 2ème amour de ma vie, un petit mec, celui que j’appelle désormais mon pitou ou Baby W sur les réseaux sociaux. C’est le petit garçon le plus cool de la terre et je suis complètement gaga de ce bébé charmeur. Je reviendrai peut être sur ma fin de grossesse et l’accouchement si ça vous intéresse. En tous cas, l’expérience est tellement aux antipodes de ce que j’ai vécu pour ma fille ( clic, clic, clic & clac) que ça vaudrait le coup que je mette noir sur blanc mes émotions, pour ne pas oublier.
Suite à ça, ma sage femme me dit que je peux sans souci partir en vacances, quelques jours à peine après l’accouchement: Bébé prend du poids, l’allaitement se passe à merveille, même s’il est un peu plus douloureux à mettre en place que pour Baby T et a priori, le corps n’est pas si en chantier que ça. Trop bien !
Nous voilà donc en train de songer aux vacances quand la varicelle se pointe pour la grande. Et bien sûr, avec un nouveau né, la cohabitation est interdite donc on envoie ma fille, dès le 18 juillet, en quarantaine … heu pardon … en vacances chez mes parents. C’est un peu le coup de massue, à ce moment-là. Je suis en pleine chute d’hormones et je dois me séparer brutalement de celle qui a fait de moi une maman. Je pleure beaucoup, c’est très dur… Le retour à la maison est loin de ce que j’espérai.
Finalement, je décide d’aller passer 2 semaines en amoureux avec mon fils à la campagne, pour m’éloigner de Paris, de la canicule et me reposer. Je me surprends à lire énormément pour passer le temps. Il y a une douceur de vivre incroyable dans cette maison de campagne. Je me félicite de mon choix même si je passe par des hauts et des bas tant physiquement que moralement. Le post-partum est vraiment un truc violent. Ce n’est pas si mal que ma grande ne soit pas là, en fait. Je ne sais pas si j’aurais pu tout gérer de front, à ce moment-là.
En attendant, cette période a été l’occasion pour moi de découvrir mon fils, de vivre avec lui une parenthèse enchantée comme s’il était fils unique et je suis heureuse d’avoir pu le faire. Je ne sais pas quand une telle opportunité se représentera.
Arrive enfin le mois d’août et nous partons en vacances en voiture dans le sud : chats, Bébé 2, valises… tout est empaqueté dans la voiture. On s’en va retrouver ma poupée qui m’a tant manqué.
Les retrouvailles me font encore pleurer. Satanées hormones !
Et, alors que je crois l’été placé sous les meilleurs auspices, nous allons de mauvaises nouvelles en déconvenues personnelles.
Je ne rentrerai pas dans les détails, les soucis familiaux ne regardent que les principaux intéressés. Mais en ce qui me concerne, on me découvre une boule au sein gauche qui va me miner une bonne partie des vacances.
Je crois à un engorgement ou une mastite (d’ailleurs, est-ce que ce ne serait pas un peu la même chose?). Au bout de plusieurs jours à souffrir, un placard rouge apparait clairement sur le haut de ma poitrine. Je m’en vais voir tous les professionnels de santé de la Cote d’Azur pour solutionner ce problème. Et là, les vrais galères commencent.
Entre un médecin totalement incompétent qui ne sait pas ce qu’est une mastite, qui me prescrit un médicament interdit pendant l’allaitement, ceux qui me disent d’arrêter d’allaiter pour calmer l’engorgement (heu bah en fait, c’est juste tout l’inverse qui risque de se produire si j’arrête sauvagement), les remèdes de grand-mère qu’on me propose et qui ne fonctionnent pas (ne me parlez pas de feuilles de chou avant cet hiver et uniquement dans la soupe… merci), je me retrouve avec une boule qui grossit de jour en jour, je ne peux plus allaiter du sein gauche sans pleurer à chaque fois, tellement la douleur est violente.
Je vous passe les détails: la plaisanterie a duré 15 jours où on ne m’a prescrit que de l’ibuprofène, avec ce message débile: « Ne vous en faites pas, ça va passer. Ce n’est rien puisque vous n’avez pas de fièvre et pas d’écoulement de pus ». Ah ok….!
Je reste prostrée chez moi, dans le canapé, je pleure toutes les larmes de mon corps. Je sais que c’est plus grave qu’on me le dit. Mon corps me parle et personne ne veut l’entendre. Aucun professionnel de santé ne me propose de passer une échographie, ne fait une réelle palpation. Rien !
Je deviens chèvre à l’idée qu’il y a quelque chose qui s’aggrave et que personne ne me prend au sérieux.
On finit par écourter les vacances. Je veux aller DANS MA MATERNITE.
J’ai besoin de voir à des gens compétents, là où on me suit depuis 2 ans et demi, là où on me connait et je veux voir les spécialistes de l’allaitement, qui sauront quoi faire pour m’aider.
A peine arrivée à Paris, je ne prends pas le temps de passer chez moi me changer, je file aux Diaconnesses et j’annonce la couleur (toujours dans les larmes) : Je ne pars pas d’ici sans qu’on m’ausculte et qu’on me donne une vraie explication voire un traitement.
Le verdict tombe le 21 août à 19 heures: c’est un abcès mammaire gros comme un oeuf de poule. Il est prêt à exploser et si je ne vais pas aux urgences dans les 24 heures, ça peut mal finir. On me demande même comment j’ai supporté la douleur jusque-là. Evidemment, je m’effondre, je pleure encore et toujours. Entre soulagement d’avoir été prise au sérieux et angoisse de voir petit à petit la fin de mon aventure lactée avec Bébé 2, à peine un mois après sa naissance. C’est très dur.
Le lendemain, je file aux urgences de la Croix Saint Simon, avec mon fils sous le bras. Il est 7 heures du matin. Mon mec et la grande sont restés à la maison. J’ai la chance de tomber sur une jeune femme urgentiste, enceinte de son 4ème enfant, tout à fait à l’aise sur les questions liées à l’allaitement. Et surtout, elle a une empathie comme j’ai rarement vu. Elle me rassure, reste à mes côtés et comprend rapidement que je veux continuer à allaiter, coute que coute. Avec l’interne de chirurgie gynéco, elles me proposent alors de m’opérer le jour même, au moyen d’une anesthésie locale. Ce n’est pas la procédure habituelle (en principe, c’est anesthésie générale, 3 jours d’hospitalisation et arrêt de l’allaitement à cause des produits injectés). Elles me disent que l’abcès est en surface donc facile d’accès. Je risque, en revanche, de tout sentir car l’anesthésie fonctionne très mal sur une zone drainée par du pus. Je m’en fiche complètement à ce moment-là. J’ai tellement mal et je veux tellement en finir avec cette histoire que je suis prête à tout. Et surtout, je ne veux pas compromettre mon allaitement. Allons-y donc !
(…)
Le même jour, à 15h30: Toute tremblante et blanche comme un linge, après une intervention costaud (bien plus raide que mes 2 accouchements réunis), je sors de l’hôpital. Il fait beau, je m’assois sur un banc. Le temps est comme suspendu. Mon fils se réveille. Il a été parfait, il a dormi pendant toute l’intervention. Mais maintenant, il a faim. Non sans crainte, je lui propose le sein valide (l’autre doit rester au repos 48h avant de pouvoir allaiter de nouveau, le temps que les produits injectés se dissipent). Cette tétée, la première d’une longue série se passe à merveille. Je suis tellement soulagée.
Evidemment, cette aventure ne s’arrête pas le 22 aout. Va s’en suivre un mois de soins infirmiers à la maison, tous les jours… où l’art de te rappeler tous les matins cette abominable douleur. Aujourd’hui, nous sommes à J +22 et je commence tout juste à pouvoir regarder la plaie et envisager de faire mes soins toute seule.
Finalement, à mesure que le temps passe, le mal s’estompe. Le mal physique est peut être même plus facile à gérer que le mal psychologique. J’ai été véritablement traumatisée par tout ça, le fait de ne pas être écoutée, de ne rencontrer que des incompétents, de réaliser que l’allaitement est encore un sujet bien mal connu. Je sais bien qu’il y a des choses plus graves dans la vie et je mesure ma chance de n’a voir eu QU’UN abcès. Mais tout ce que cela a engendré comme stress inutile restera longtemps dans ma mémoire.
Voilà, maintenant vous savez pourquoi je n’ai pas pu revenir ici plus tôt. J’ai été pas mal secouée et j’ai encore un peu de mal à me dire que l’été a quand même été chouette. Je sais que le temps me permettra bientôt de ne garder en tête que les bons souvenirs et notamment la plus belle 2ème rencontre de ma vie.
Sur ce roman fleuve, digne d’un Marc Levy de pacotille, je vous laisse. J’espère que tout va pour le mieux de votre côté et je reviens très vite avec des choses plus réjouissantes à vous raconter.
Bisous
coucou, contente que cette mauvaise passe soit pratiquement finie et quel courage d’avoir enduré ça sans être comprise dès le départ.
oubli vite ce mauvais passage 😉
des bisous
Merci ma belle. Aujourd’hui est un grand jour : On m’a retiré la mèche (un peu l’équivalent d’un drain). Cette sensation d’être bientôt de nouveau valide et comme tout le monde est un vrai soulagement. Bientôt, tout ça sera un lointain souvenir et je ne garderai de l’été 2019 que le doux souvenir d’un magnifique bébé <3
Votre force m’épate !!! J’espère que ça va mieux et que toute la jolie famille se porte à merveille. Quel courage vive bébé W et les diaconesses (que de souvenirs là bas …)
Merci pour votre gentil petit mot.
A vrai dire, je ne sais pas d’où cette force est venue : sans doute, le fait de ne pas avoir le choix et la volonté de vouloir à tous prix continuer à allaiter mon fils. En tous cas, je confirme : Vive les Diac !!!! Heureusement qu’ils étaient là 😉
bonjour Joh ,
oh la la ! quelle vie ! et quel courage ( bien obligé )!
bravo ma grande : c’est passé maintenant !
ton fils a de bien jolis petits poings et ta fille une jolie queue de cheval ( et un bien gros cartable ) . Maintenant vous êtes 4 pour affronter la vie . . . . .
bon courage. Amicalement .Sheba2u .
Merci pour ton petit mot. Effectivement, je n’avais pas vraiment le choix et cette épreuve (aussi con soit-elle) m’a remontée à bloc. Je suis plus sereine maintenant et j’ai envie « d’affronter » la vie à 4 comme jamais 😀